A travers les ages

Un vrai moulin à parole. Jamais Blueman n'avait entendu tant de mots en si peu de temps. Un sourire béat ne quittait pas sa figure tant il était heureux d'etre en la compagnie de la douce moinette. Il en apprit plus sur la culture indienne et Blackfeet le temps du retour qu'il n'en avait appris au cours de ses longues années de lecture et d'etudes.

Etonnement, les indiens se retournèrent au passage du couple alors que les tourtereaux se dirigeaient vers le tipi reservé aux nordistes. Blueman redevint un peu plus sérieux, cherchant à refouler ses sentiments pour affronter la décision des blackfeet. Beaucoup de choses allaient peut-être changer pour la tribu et le nord.

Pénétrant dans le tipi, Erespoe vient lui adresser la parole. Il lui pose la main sur l'épaule, avec une certaine douleur dans les yeux. Blueman comprend avant même que l'indien n'est ouvert la bouche que les négociations ont joué en faveur du sud. Il n'en écoute pas moins placidement Erespoe parler, sentant s'écrouler sous lui ses jambes qui flageolent légèrement.

Est ce de sa faute ? En partant avec moinette plutôt que de palabrer avec les braves, a t'il provoqué leur courrou ? Ne pas leur faire voir son doute... Ne pas leur faire voir son doute...

Tes paroles me touchent, Erespoe, mais ne prend pas de pincettes avec moi. Vous partirez aux combats avec les sudistes, mais je vais faire tout ce qui est possible pour que jamais nous n'ayons à nous affronter au combat. En venant dans ce village, j'ai découvert l'amour, et tu dis que je serai toujours le bienvenu. Je souhaite encore profiter de votre hospitalité quelque temps, si les braves me le permettent bien sur. Néanmoins, il me faut faire parvenir message au CAI pour annoncer la décision des blackfeet, que le nord ne reste pas dans l'ignorance. J'espère que vous me comprendrez...

Une larme coule sur la joue de la Shaman alors qu'elle entend les paroles d'Erespoe. Elle se doutait que la tribu opterait pour le Sud, mais elle avait toujours repoussé l'inévitable.

Elle saisit instinctivement la main de l'homme qu'elle aime et le regarde tendrement. Il la réconforte par des paroles rassurantes...
Blueman doit attendre Aigle Agile qui lui remettra la réponse officielle des Blackfeet, puis le nordiste repartira vers les siens pour s'entretenir avec son Etat Major. Cette pensée déprime Moinette qui entraîne le nordiste en dehors du tipi.

Parce que tu es le seul homme que j'ai aimé, que j'aime et que j'aimerai.
Parce que ma vie n'a un sens que si je la passe avec toi.
Je te donne mon amour et mon coeur.
Je suis tienne pour l'éternité.

Le regard pétillant, elle l'embrasse amoureusement...

La jeune indienne le tire en dehors du tipi, pour l'éloigner du regard désolé des quelques braves venus annoncer la nouvelle à Blueman.

Moinette semble encore plus touchée que Blueman par le concile qui vient d'avoir eu lieu.

Moinette, je ne peux que répéter tes paroles, je n'ai d'autres mots pour exprimer ce que je ressens. Comme tu dois t'en douter, je vais devoir partir pour chevaucher jusqu'au quartier général nordiste qui attend des nouvelles des blackfeet. je ne peux laisser les miens dans l'ignorance. Mais je reviendrai sitôt la déclaration de Aigle Agile parvenue à mes supérieurs. Personne ne pourra plus nous séparer, et certainement pas la guerre.

Parce que tu es la seule femme que j'ai aimé, que j'aime et que j'aimerai.
Parce que ma vie n'a un sens que si je la passe avec toi.
Je te donne mon amour et mon coeur.
Je suis tien pour l'éternité.

Moinette l'embrasse amoureusement, comme pour conclure leur "pacte". Jamais plut ils ne pourront exister l'un sans l'autre. C'est la fameuse règle du 1+1=1, ou plutot du 1-1=0.

Un guerrier venait de lui apporter la déclaration de Aigle Agile, rédigée sur une peau tannée.

Ugh Blueman, voici la déclaration officielle d'Aigle Agile notre chef. Puisses le vent t'apporter son soutien pour son long voyage vers ton état major.

Blueman incline la tête en remerciement et prend la peau pliée, la glissant soigneusement dans sa veste. Puis il regarde à nouveau les yeux de Moinette, comme pour se noyer dedans...

Jamais je ne pourrai me passer de ces yeux. Mais je dois y aller. je chevaucherai au plus vite pour etre de retour au plus tot à tes cotés, si les tiens l'acceptent. Sinon, je ne sais comment nous ferons, mais je te promet que personne ne pourra nous séparer. Je t'aime Moinette.

Blueman prend pour une fois l'initiative d'embrasser sa douce compagne, ne pouvant que se régaler de ce contact avec ses lèvres.

Moinette, triste de voir l'homme qu'elle aime s'absenter alors qu'ils ne sont ensemble que depuis très peu de temps, ne peut retenir une larme qui serpente sur sa joue. Son baiser et ses paroles la réconfortent et font naître un tendre sourire sur son visage.

Je t'attendrai et les miens t'accepteront, voilà mes promesses...

La squaw enlace Blueman, profitant des derniers moments d'amour et de bonheur qu'elle connaîtra avant de trop longues semaines...

profitez de ces derniers moments au maximum. Prendre du courage dans cette etreinte pour le voyage à venir. Prendre l'amour qui émane de Moinette pour ne pas ressuccomber aux affres du brandy.

Prenant son courage à deux mains, Blueman éloigne Moinette de lui, non sans l'avoir serré très fort auparavant dans ses bras, et après un ultime baiser, le voilà qui remonte sur son cheval, bien nourri lors de son absence par les guerriers Blackfeet.

A bientot ma douce. Tu resteras toujours là quoi qu'il m'arrive, et là, dit le nordiste en montrant successivement son coeur et sa tête. Au revoir, nobles guerriers, je vous apporterai réponse de mon etat major si réponse il doit y avoir.

Après un dernier regard à l'indienne, Blueman fait tourner son cheval et repars sur le chemin qui l'avait amené ici à l'aller. Avant de perdre de vue le village, il se retourne une dernière fois pour voir Moinette, au centre des tipis, le regarder s'éloigner. Lancant un dernier au revoir, le cheval de Blueman se cabre à l'horizon, et le nordiste le lance au galop pour s'éloigner au plus vite de ce village où il a laissé son coeur. La seule solution pour ne pas revenir en arrière est de laisser de nombreuses lieues entre lui et ici en pensant à tout et n'importe quoi. ne pas faire demi tour, mission prioritaire. Ne pas faire demi tour...

Juste avant que Blueman ne monte en selle, Eres se dirige vers lui, un bout de papier chiffoné à la main.

Oki blueman,

Peux tu donner ceci à Doubar?

Citation :

Oki Doubar,

Je vois que tu as appris la nouvelle de notre décision...
Que dire de plus, sinon que le choix fût difficile, car je dois le reconaitre il nous est de plus en plus difficile de choisir un ennemi depuis que nous avons appris à connaitre certain des votres.
La question qui je le suppose, vous brule le plus toi et les tiens est pourquoi ce choix?
Une amitié ancienne avec la confédération, le fait que nous sachions ne pas pouvoir nous tenir à l'écart de ce conflit, des garanties fortes de la part des gris concernant l'avenir de notre peuple....
Que sais je d'autre...

Tu dis vouloir nous rendre visite et je me demande si c'est bien prudent, en effet nous risquons de combattre les tiens et je ne souhaite pas que tu sois la à ce moment la, car la situation serait, il me semble trop dur pour toi.
Lorsque les temps seront plus propice, ton voyage sera possible, mais aujourd'hui, il est trop dangereux car nous ne pourrons garantir ta sécurité des indiens hostile au nord et nous ne voulons pas te voir assister à d'éventuel combats entre les notres et l'union.

Pour autant, si Aigle agile estime qu'il est le bon moment pour toi de nous rendre visite, nous ferons notre possible pour que ton voyage se passe au mieux.
Mais je le répète, je ne crois pas que les temps y soient propice.

Il me charge d'ailleurs de transmettre son amitié.

Que les esprits soient avec toi Blueman, fait bonne route.
Espérons que waka tanka fera en sorte que nous ne nous croisions jamais sur un champ de bataille.

Déja deux jours que Blueman avait rejoint les lignes nordistes. Il n'avait pas fallu attendre longtemps pour qu'il soit convoqué auprès du Commissariat aux Affaires Indiennes pour faire son rapport. Les fonctionnaires nordistes savaient déjà le choix des blackfeet, mais Blueman pu leur apporter quelques précisions.

Peu de temps après, alors qu'il avait regagné ses quartiers avec les hommes du 19th, un dénommé Rolan était venu à sa rencontre pour lui proposer d'intégrer de le Conseil Diplomatique, force émergente des rangs nordistes. Blueman ne fut que trop ravi d'accepter pour se rendre enfin utile autrement que par les armes. Depuis sa cure anti brandy chez les Blackfeet, l'adjudant avait recouvré l'art de la parole, claire et compréhensible même pour ses semblables non imbibés. Alors quitte à parler, autant travailler dans la diplomatie.

Quelques instants plus tard, Blueman avait parcouru les tentes des diverses compagnies nordistes à la recherche de Doubar, pour lui remettre le pli d'Erespoe. Un jeune caporal parvint enfin à la diriger vers la tente de l'officier.

Sir Doubar, c'est un immense honneur de vous revoir après tout ce temps. Blueman se tient au garde à vous devant ce grand homme, sans qui le nord ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui. Si seulement l'armée avait pu en trouver plus des comme lui... Je viens du campement Blackfeet, et le brave Erespoe m'a chargé de vous remettre ce pli. Je compte repartir très prochainement pour le campement où j'ai laissé mon coeur, et ce serai donc un honneur de porter votre réponse si réponse il devait y avoir.

Un jeune papoose avait aperçu une dizaine de sans-visages roder à proximité du village. Les guerriers, armés de casses têtes et d'arcs, avaient bondit sur leurs mustangs et s'étaient alors élancé en direction de la rivière.

Après plusieurs heures de "chasses", toujours aucune trace des Outlaws, quand soudain des cris de victoire raisonnent dans la plaine au Sud du campement. Lorsque Moinekerien gravit la colline, il aperçoit un groupe de jeunes guerriers autour d'un homme blanc visiblement blessé. D'un ordre, il disperse les indiens et découvre le visage de Blueman.

Il sourit et tend sa main au nordiste puis lui dit avec un large sourire :
Ils t'ont pris pour un "sans-visage", Blueman...
Accepte nos plus sincères excuses. Ajoute le guerrier en aidant l'officier à se relever.

Un jeune indien accourt ensuite, traînant derrière lui un cheval harnaché et marqué. Moinekerien s'approche de l'équidé tout en lui murmurant quelques paroles en langue Blackfeet. Il se tourne ensuite vers le nordiste.
Ton cheval est magnifique, il ne mérite pas la torture que lui imposent le fer sous ses sabots, le fer dans sa bouche et le cuir usé sur sa peau...

Blueman prend avec plaisir la main tendue

Pour mon cheval, je t'avoue que je n'ai jamais compris comment vous pouviez les monter sans harnachement. Lors des charges, c'est la seule chose qui permet de controler les chevaux, au moins aussi effrayés que nous.

Mais par contre, je peux te promettre que les fers ne lui font pas le moindre mal, mais lui evite de serieux problèmes aux sabots. Si tu le veux bien, tu me montreras comment monter sans les lanières de cuir, et je t'apprendrai à ferrer un mustang.

Comment pourrai-je ferrer mon mustang ?

Le Blackfeet glousse tout en rendant son cheval à Blueman.
Il est libre et fier comme le vent, il vit comme vivaient ses ancêtres avant lui. Si j'avais le malheur de m'approcher de lui avec une de vos selles, il refuserait à tout jamais que je le monte.

Moinekerien aide le nordiste à s'installer sur le dos de l'équidé puis grimpe avec rapidité sur son mustang. Il conduit ensuite le cheval de Blueman vers le village.
Ton cheval est harnaché et ferré, et pourtant il est moins endurant et moins rapide que mon mustang.
Ton cheval est harnaché et ferré, et pourtant il est terrifié lors des combats.

C'est parce que je tiens à mon mustang comme à mon propre frère qu'il accepte de me porter. Le jour où ce lien entre nous disparaîtra, alors nos chemins se sépareront.
Mon cheval n'est pas une arme que j'utilise selon ma guise, homme blanc, il est un guerrier comme toi ou moi.
Il est un ami.
Il est un frère...

Réfléchissant aux paroles de l'indien, Blueman reste dubitatif. Se grattant le menton, il poursuit :

Moui c'est l'un des gros problèmes de l'homme blanc aujourd'hui, nous avons perdu toute communion avec la nature. Jamais il ne nous viendrait à l'esprit de laisser un cheval sans harnachement. Nous respectonset aimons nos chevaux, plus que les hommes assurément, mais nous n'hésitons pas à les emmener en première ligne avec nous, dans le sang et la guerre. Nous ne considérons pas nos chevaux comme des armes, mais ils ne sont pas pour nous des extensions de notre corps comme ils semblent l'être pour vous. Sans mon cheval, voilà bien longtemps que je serais tombé au combat, mais il n'en reste pas moins que les récompenses viennent toujours aux hommes et non à leurs animaux.

Les deux hommes continuent leur chemin vers le campement indien, Blueman toujours aussi pensif.

Moinette, informée par un guerrier de l'arrivée d'un homme blanc, s'empresse de rejoindre la colline indiquée par l'indien. Elle y découvre avec un immense bonheur la silhouette de Blueman, accompagné par son frère. Une larme de joie serpente sur sa joue alors que la Blackfeet s'élance en direction du groupe. Le nordiste met pied à terre et Moinette saute dans ses bras, le faisant tomber à terre. Tous deux roulent sur plusieurs mètres avant de s'arrêter.

Moinekerien, amusé, se tourne vers sa soeur et déclare avec un large sourire :
Du calme, femme, ton homme s'est joué des loups, des ours et des sans visages, il ne souhaite pas mourir étouffé par une squaw trop "démonstrative".

Le Blackfeet lance son cheval au galop, laissant le jeune couple profiter de leurs retrouvailles...

Un jeune papoose approche du couple visiblement géné.

Heu...
Blueman,

Erespoe t'attend sous pour palabrer avec toi.

Bon, il me reste plus qu'à trouver moinekerien.

S'éloigne rapidement en espérant que la shaman ne lui lancerait pas de mauvais sort pour l'avoir dérangée.