A travers les ages

Voilà déjà quelques heures que le soleil est déclinant et il apparait à Blueman qu'ils ont fait bien plus de chemin qu'à l'aller. A moins que ses préoccupations ne soient plus du tout les memes qu'à l'aller. Mais comment peux t'elle se repérer dans ces forets ? un arbre, c'est un arbre !! et l'autre arbre juste à coté lui est presque similaire. Et le buisson là bas, n'est ce pas le même qu'il y a 5 minutes ? Décidemment l'adjudant n'est pas un pisteur, et heureusement que la shamane le guide.

Mais soudain, elle semble perdue, et semble passablement énervée de s'être trompée de chemin. Elle le guide alors vers une grotte où après avoir déposé ses affaires, elle le laisse sans mots.



Une heure passe, et pas de signes de la shamane. Le principal danger dans une foret, outre les ennemis infiltrés, c'est le froid et les bêtes sauvages. Blueman sort donc de la grotte chercher du petit bois, ainsi que de la mousse séchée, et après avoir ramené ses provisions, il repart chercher aux alentours un champignon qui pousse le long des arbres. L'amadou est très inflammable et servira à faire partir le feu. Finalement le camp d'entrainement nordiste lui aura servi à quelque chose, allumer un feu...

Une autre heure passe, et toujours pas de signe de la shamane. Une boule commence à se former dans l'estomac du soldat. De l'inquiétude. Oui c'est celà. De l'inquiétude. Il ressent de l'inquiétude pour la jeune femme. Il n'aurait jamais du la laisser partir ainsi seule, mais elle ne lui aurait pas pardonner de la surveiller. Elle était chez elle ici... Mais si elle était tombé nez à nez avec un grizzly ? C'était bien beau ces histoires d'esprit, mais Blueman ne les avait jamais vus à l'oeuvre ces fameux esprits. Mais Moinette semblait y croire avec tellement de convictions... Non il devait faire quelque chose, il ne pouvait rester à attendre ici alors qu'elle courait peut-etre un danger. Il passa son sabre à la ceinture, nourrit le feu pour qu'il tienne quelques heures d'une belle flambée, et se fabriqua rapidement une torche avec un morceau de son uniforme pour mèche. Il s'enfonce ensuite dans la foret, laissant à distance constante des bouts de tissus accrochés visiblement à des branches d'arbre. Et il se met à l'appeler d'une voix forte en continuant de s'enfoncer dans les bois

Moinette !!! Jolie indienne !! Où te caches tu ??

En se retournant de temps en temps, Blueman voit la flamme de plus en plus lointaine du feu de la grotte

Sur le chemin du retour, Moinette est heureuse d'apercevoir les flammes d'un feu dans la grotte mais surprise de ne pas y trouver Blueman. Elle scrute ensuite la forêt, inquiète de ne toujours pas l'apercevoir. Puis elle l'entend hurler, et c'est rassurée qu'elle lui répond en criant :
Je suis à la grotte, trouve moi des baies en revenant !

Moinette observe l'officier nordiste s'approcher de la grotte en fouillant les buissons à la recherche de fruits. Il était prêt à défier les ténèbres pour la sauver. La Squaw n'y voyait plus une insulte mais plutôt une délicate attention...

Puis, quittant ses pensées, elle commence à dépecer le renard qu'elle a tué quelques minutes plus tôt. Puis elle l'embroche avec une longue branche élaguée pour le placer sur le feu. Sa chaire n'est pas des plus tendre, mais sans arme, inutile de convoiter un élan ou même un lapin. La Shaman avait enfumé son terrier, le forçant à sortir, puis elle l'avait assommé avec une lourde pierre. Elle avait ensuite longuement prié afin de remercier le renard d'avoir abandonné sa vie pour nourrir ses chasseurs.

Des baies des baies, moui mais lesquelles sont comestibles ? rumine quelque peu Blueman, rassuré d'avoir vu la silhouette de la jeune femme se decouper sur son feu de bois

Bon je vais prendre de ca, de ca, et pis un peu de ca. Elle fera le tri et me dira ce qui est comestible ou non.

Blueman ramasse une petite quantité de baie, qu'il pose dans une sorte de baluchon qu'il a confectionné avec les lambeaux de son costume. Décidemment, il lui aura bien servi ce morceau de tissu.

Alors qu'il s'en retourne vers la grotte, il a l'agréable surprise d'y retrouver la shamane faisant rotir un renard dont la belle fourure est encore posée dans un coin de la grotte. Un bon repas en perspective.

Tiens, regarde un peu ce que j'ai trouvé, je ne sais pas ce qui est bon, mais je compte sur ta science de la foret. lui annonce t'il en tendant le baluchon.

La Shaman saisit délicatement le morceau de tissu plié contenant les baies. Elle les inspecte soigneusement puis en lance une bonne moitié au feu. Elle porte une myrtille jusqu'à sa bouche, elle la mâche puis l'avale. Malgré une grimace due à l'acidité du fruit, la jeune femme semble satisfaite. Au point d'en reprendre une pincée dans le baluchon qu'elle confie aussi tôt après au cueilleur novice.
Tu ne te débarrasseras pas de moi en m'empoisonnant. Déclare t-elle avec un large sourire.

Tout en finissant de nettoyer la peau du renard, elle braque à nouveau son regard vers l'officier nordiste. Impossible de le décrire... Elle ne le trouve pas forcément très beau, son visage étant marqué par la Guerre et la boisson mais il dégage quelque chose. Quelque chose qui l'attire irrémédiablement vers lui.

Après un rapide examen, il ne reste plus que la moitié de la récolte dans le baluchon. Après que la jeune femme se soit servie, elle lui tend le baluchon en lancant une boutade. A ces femmes. Toujours le mot pour rire. Le monde serait bien triste sans elle..

Ce n'est pas défaut que d'essayer. Mais effectivement ce n'est pas mon inconscience qui t'empoisonnera ce soir. lance t'il à l'indienne, visiblement amusée.

Et la voilà qui se remet à travailler la peau de ses mains fines. Oh ces mains... Tout en elle exprime la douceur et la volupté. Douceur de la jeunesse. Douceur indienne. Douceur de l'innocence. Douceur d'une femme. Quelle délicatesse dans ses traits. Ce n'est pas une forme de visage qu'on considèrerait comme traditionnel par chez lui. Les métissages sont même très mal vu. Mais qu'importe l'avis des autres, pourvu q'uil soit heureux et que les gens qu'il aime le soit aussi. Pourquoi se soucier des autres alors que ces mêmes autres ne se sont jamais souciés de vous ?

La jeune femme braque son regard vers lui, un regard lourd, comme si elle cherchait à le percer. C'est dur, très dur. Mais pour la première fois, il est pret à s'ouvrir à quelqu'un. S'ouvrir à une personne plutot qu'à une barique de brandy. Et si...

Troublée par la situation, Moinette rougit sans pour autant détourner son regard du nordiste. Elle lui sourit tendrement puis retire le renard du feu. La squaw se munit alors de son couteau et coupe avec habileté deux beaux morceaux de viandes.
Elle en tend une part au soldat et pose la sienne à même le sol avant de s'enfoncer dans la grotte.

Elle revient en traînant une grande peau de bison. Moinette s'assoit ensuite à coté de l'officier et partage avec lui l'épaisse couverture avant de reprendre la cuisse de renard abandonnée précédemment.
Les nuits sont fraîches en cette fin d'été... Je ne voudrai pas que tu tombes malade par ma faute.

Aussi improbable que cela puisse etre, Blueman vit un léger plus rouge envahir les jolies joues de l'indienne ( ). Un sourire merveilleux lui éclaire le visage, et sa main experte découpe maintenant la viande. Décidemment, la shamane semble etre douée pour énormémet de choses, et Blueman ne peut que se voir honorer de partager ainsi son intimité. Elle lui tend une part et s'enfonce dans la grotte avant de revenir avec une couverture. La voilà qui ne veut pas qu'il tombe malade à cause d'elle... Une femme qui prend soin de lui... Peut il laisser faire ca ? mais c'est si agréable... Le voilà qui se lève et va chercher une outre d'eau qu'il a prit la peine de remplir pendant l'absence de la jeune femme.

J'ai trouvé cette outre tout à l'heure au fond de la grotte. Elle me parait bien aménagée pour t'être à ce point trompée de chemin, lui lance t'il avec un grand sourire. Profites de cette eau, je l'ai puisée dans la source en contrebas. A ces femmes....

L'indienne saisit l'outre et en boit plusieurs gorgées d'eau. Elle la repose ensuite à ses pieds et s'emmitoufle dans la peau de bête.
Cette grotte a été emménagée il y a quelques mois. Elle sert d'abris aux chasseurs en cas d'orage.

Je suis heureuse que tu te sois laissé guider jusqu'ici.
Je suis heureuse que tu acceptes de passer du temps en ma compagnie.

La Shaman lève les yeux au ciel puis dirige son regard vers le nordiste. La tristesse envahit son visage alors qu'elle le revoit lors de leur première rencontre. Il était sale et à demi-mort...
Elle le dévisage longuement, puis une larme coule le long de sa joue alors qu'elle reprend la parole :
Pourquoi est-ce que tu laisses l'alcool te tuer ?
Tu es un homme bon, Blueman. Mais d'ici quelques jours, tu regagneras le front, retrouvant les hommes de ta compagnie et les caisses d'eau de feu.

Ce ne sont peut être pas mes affaires, mais je ne souhaite pas te voir mourir... Finit-elle par dire alors que la larme s'écrase sur son pied.

Une larme sur sa joue... La tristesse dans son regard... Le chagrin en son âme... Mais qu'a t'il fait pour lui faire autant de peine ? De quel droit peut-il se permettre d'ainsi la torturer ? Elle vivait heureuse et joyeuse, en paix, avant son arrivée dans le village... Pourquoi était il venu déjà ? A oui des bêtes histoires de guerres et de traités... Encore une chose sans interet en comparaison à la force de vie qui s'écoulait paisiblement dans la région.... Comment avait il pu se permettre de troubler la quiétude des blackfeet, dont le campement était si loin des combats ? Son propre combat pour un Nord fantoche méritait il qu'un peuple se fasse massacrer sans raison ? Pourquoi risquer l'extinction des blackfeet, alors que cette guerre ne les concernaient pas ? Les chasseurs indiens et leurs familles occupaient la région depuis des lustres, et l'homme blanc avait tout gaché... Tout d'abord les maladies, tels la variole... Puis l'alcool, l'eau de feu comme disent les premiers... Ensuite les armes à feu,les longs batons qui crachent la mort, et les petits batons qui crachent très vite des petites pilules.... Les Blancs n'avaient apporté avec eux que morts et désolation, et lui, Blueman, était venu mander de l'aide à ces hommes, ces hommes qui souffraient de la colonisation blanche, et il demandait de l'aide pour aider les blancs à massacrer des blancs... Quelle betise...

Moinette, jusque là, l'alcool était le seul moyen pour moi d'oublier les horreurs des combats. Je ne peux te décrire la monstruosité qui règne sur les champs de bataille. Tu es encore bien jeune, et je te souhaite que jamais tu ne connaisses la mort d'un ami, d'un parent, ou de quelqu'un qui est cher à ton coeur.

Blueman vient s'asseoir à coté de Moinette et la serre dans ses bras

Mais tu m'as redonné l'espoir d'un monde meilleur. D'un monde où les hommes pourraient enfin vivre ensemble en paix. Indiens, nordistes, sudistes, tous unis pour la gloire de la vie sur la mort.

Tant d'idéalisme... Jamais telle union n'arrivera... Toujours les hommes se déchireront tant qu'il en restera deux debout... Une larme coule à son tour sur la joue de Blueman, pendant qu'il caresse les cheveux de la jolie indienne, et tente de la réconforter. Une vieille chanson que sa mère lui chantait étant enfant, lui revient en mémoire, et il se met à la chanter doucement en bercant doucement la jeune shamane d'avant en arrière...

I'm a poor lonesome cowboy
And a long way from home...

L'indienne sourit alors que le soldat tente de la rassurer. Il lui parle d'une paix improbable, d'un monde meilleur... De belles paroles mais lui même en les prononçant n'y crois plus vraiment.

L'espoir d'une paix entre les Blancs et les Indiens ne survit que grâce à la guerre qui déchire ton peuple. Une fois que sudistes et nordistes seront réconciliés et que vous allier aux tribus ne sera plus une nécessité, combien de temps faudra t-il aux tiens pour rompre les traités et envahir nos terres ?

Je ne te fais aucun reproche, Blueman... Tu es plus droit et plus honnête que bon nombre d'indiens. Mais un jour, tu te retrouveras le sabre à la main en face d'une personne qui m'est cher et ce jour là je pleurerai quel que soit l'issue du combat.

La Blackfeet sèche ses larmes, et pose sa tête sur l'épaule du soldat. Elle saisit ensuite sa main et la masse tendrement avant de lui avouer d'une voix douce et chaleureuse :
Je tiens à toi...

J'espère ne jamais mener combat contre quelqu'un qui t'es cher. Cela me briserai le coeur de te savoir malheureuse. As tu des personnes chères à ton coeur chez les dos gris ? Car jusqu'à aujourd'hui, je n'ai jamais mené d'assaut contre les indiens, si ce n'est pour couvrir la retraite de mes hommes. Et j'espère qu'il en sera encore longtemps ainsi.

Moinette lui prend la main doucement et la masse délicatement. Après son aveu, Blueman reste quelques instants sans voix, avant de lui dire tout penaud :

Je tiens à toi aussi, belle Moinette. C'est la première fois que j'ai une telle attache autre que mes hommes. Moinette... je t'aime...

Une larme coule sur la joue du vétéran, le coeur déchiré...

Des sentiments réciproques... Elle l'aime... Mais qu'a t'il fait pour mériter tout celà ? Un baiser. Un tendre baiser. L'émotion serre le ventre du nordiste, les larmes aux yeux. Il a envie de la serrer dans ses bars. De ne jamais la lacher. Il continue à la bercer lentement, tout doucement, profitant au maximum d'un moment qui restera à jamais gravé dans sa chair. La voilà qui s'endort, la douce et jolie indienne.

Dors ma douce. Profites de cet instant. Je veille sur toi.

Il lui embrasse tendrement la chevelure, et continue à la bercer tendrement.

Moinette, réveillée par les hurlements d'un loup, se réveille en cherchant Blueman du regard. L'inquiétude la gagne lorsque la Shamane réalise qu'elle est seule dans la grotte. Elle sort apeurée en tenant un couteau dans sa main droite. A l'extérieur de la grotte, elle aperçoit Blueman aux prises avec deux loups. Il parvient à les tenir à l'écart grâce à une torche mais il ne pourra pas les repousser très longtemps. Moinette, tétanisée, ne peut que le regarder lancer maladroitement son flambeau vers les loups puis s'écrouler au sol, inconscient.

Alors que l'un des loups passe à l'attaque, une lance jaillit et transperce le canidé de part en part. Ce dernier s'écroule, mort... l'autre s'enfuit.
Moinekerien sort alors de sa cachette. Le guerrier, sans un mot, se dirige vers sa soeur. Il l'embrasse sur le front puis lui remet un carquois rempli de flèche et un arc court.
"Prends soin de lui...
Prends soin de toi !"
L'expression sur son visage est volontairement grave afin qu'elle prenne conscience des risques inconsidérés qu'elle a pris...

Le Blackfeet s'éloigne et retire sa lance de la carcasse. Il soulève ensuite l'animal pour le placer sur ses épaules et le ramener au village.

Moinette, encore sous le choc, met quelques secondes à comprendre ce qui se passe. Elle s'élance alors vers Blueman et s'agenouille près de son corps. Rassurée qu'il ne soit qu'endormi, elle le porte jusqu'à l'intérieur de la grotte afin d'examiner ses blessures. Là encore, la Shamane applique ses baumes sur les plaies.

Moinette sort ensuite de la grotte et saisit la tête tranchée du loup pour en arracher les dents.

Moinette finit d'arracher toutes les dents de la gueule ensanglantée du loup. Voyant Blueman s'agiter, elle les dépose au sol et se nettoie les mains. Elle s'approche ensuite de l'officier blessé et s'agenouille auprès de lui. Puis elle lui saisit la main et lui dit d'une voix douce et tremblante :

Tu t'es montré courageux, Blueman, mais j'ai eu si peur pour toi... Tu aurais du me réveiller. Ajoute t-elle en déposant un nouveau baiser sur la bouche du nordiste...

La Blackfeet s'allonge ensuite à ses cotés, caressant tendrement de la main le torse du soldat.

Un léger baiser lui effleure les lèvres. Entrouvrant légèrement les yeux, il la voit s'allonger à son coté, lui caressant tendrement le torse. Le désir nait dans son bas ventre, mais ce serait gacher le moment que de penser à celà. La shamane a l'air d'etre légèrement désorienté. Le croit t'elle fou d'avoir ainsi attaqué la meute alors qu'il n'avait aucune chance ? Les yeux de Moinette errent quelque peu dans le vague, mais ils se recentrent bien vite sur lui quand il prend la parole :

Ecoute Moinette, je ne peux plus cacher tout ce que je ressens pour toi. Je t'aime aujourd'hui, mais je veux pouvoir t'aimer demain. Je ne pourrai survivre à une séparation. On va surement bientot me rappeler sur un front, mais je ne veux pas y aller. La guerre est si horrible...

Blueman reste quelques instants songueurs, avant de se mettre à parler très vite :

Je vais laisser le commandement du 19th à Canardo, non à Jazz, et Mithrandir prendra la place de second. Ainsi je n'aurai pas à mener mes hommes. Et je vais rentrer au CAI, en demandant à etre dépeché auprès des blackfeet, pour ne plus etre séparé de toi, et puis... ainsi je resterai loin du brandy et du poison qui coulait jusque là dans mes veines...

La Blackfeet se redresse, émue encore une fois par la déclaration du nordiste.
Je t'aime aussi, Blueman. Sache que je serai tienne que tu sois à mes cotés ou à la tête des guerriers de l'Indiana. Tes projets pour nous deux emplissent mon coeur de joie, mais je refuse que tu sois malheureux par ma faute.

Lorsque mon frère m'offrira un mustang, alors je te rejoindrai et nous serons libres de vivre notre amour sans qu'aucun obstacle ne vienne tout briser.

La squaw reprend sa place, allongée contre celui qu'elle aime.
N'abandonne pas ta vie pour moi... Prends simplement moins de risques lors des batailles et ne te laisse plus corrompre par l'alcool.
Quoi qu'il advienne, mon coeur t'appartient...

Avant de partir, ne sachant pas l'accueil que je recevrai ici, j'ai donné tous les pouvoirs à mon second, Jazz, que ce soit devant mes hommes ou au près de l'emn. Plus personne ne s'attend à mon retour après deux mois d'absence, ils supposeront que je me suis fait scalpé ou que l'alcool m'a définitivement fait tomber. Si je rejoint les lignes du nord, je ne veux plus charger en première ligne face à de pauvres hères qui ne comprendront pas plus que mes hommes pourquoi nous nous battons. Si je rejoins le nord, alors je demandrai à être un interlocuteur auprès des blackfeet, pour que nous ne soyons plus jamais séparé, et que ton peuple n'ait plus rien à craindre des fusild des dos bleus.

Je ne compte pas abandonner ma vie pour toi, juste tous les mavais cotés de celle ci, que ce soit l'alcool ou la barbarie. Je veux espérer en un monde meilleur, bien que cette hypothèse soit loin d'etre realiste.

Blueman continue de profiter de la chaleur qui émane de ce corps, allongé contre lui. La chaleur de la vie. La chaleur de l'amour...

J'interviendrai auprès du conseil des Braves de la tribu pour qu'ils te recommandent au CAI. Je parlerai à mon frère de nous deux, il me dira que faire...

Fatiguée, les yeux mi-clos, la Blackfeet baille, puis dit d'une voix douce :
J'aurai aimé passer la nuit à te parler des étoiles, de mon peuple, de moi. A établir des projets pour nous deux. A élaborer toutes sortes de stratégies pour que l'on puisse vivre ensemble sans nous soucier des événements, de cette guerre, du jugement des autres. Mais tes blessures ne disparaîtront que grâce au repos et j'ai moi même besoin d'une bonne nuit de sommeil...

La squaw s'endort, paisible et heureuse, dans les bras puissants de celui à qui appartient son coeur...

J'ai toute confiance en toi, ma douce moinette. Pour ton frère, si je peux en croire la moitié de ce que tu m'as raconté à son sujet, il doit etre parmi les plus braves. je suis heureux de ne jamais avoir eu à l'affronter sur un champ de bataille.

Caressant les cheveux de sa dulcinée, qui doucement, s'endort, Blueman a une pensée lointaine pour ses camarades nordistes, qui au loin, doivent commencer à prendre position pour une nouvelle bataille. Encore une, et pour rien de plus surement...

Blueman fini par s'endormir, encore quelque peu engourdi au niveau des jambes...